55 kms avec D+ 2970m et des côtes à plus de 30% !!! Aaaaaah 😵
Nous sommes le 4 août, le départ est à 6h. Ça pique d’autant plus que la nuit a été un peu pourrie ! (C’est trop souvent le cas la veille d’une course…
Ça commence déjà par 3 kms avec un pourcentage positif… mais vu qu’on est frais et qu’il fait aussi frais, il est possible de courir… ça fait l’échauffement pour attaquer LE beau KV (1100m pour être précise).
Nous sommes derrière suite à la p’tite pause pour ranger la veste et autres petites choses. Nous attaquons la montée. Michel, le « pseudo serre-file » (« Pseudo » parce qu’il n’est pas resté derrière !) me conseille de prendre mes bâtons.
Le challenge, c’est justement de ne pas les prendre…
J’avance tranquillement mais sûrement. Il me « pousse » en me disant que j’ai un bon rythme, de ne pas m’arrêter et de continuer comme ça.
Vu qu’il est juste derrière moi, je continue mon p’tit bonhomme de chemin. J’attendrai JL au ravito.
Ça donne chaud tout ça …
Première vue dégagée en sortant du sous-bois
En tous les cas, heureusement qu’il était si tôt dans la course car les jambes ont répondu « présentes » 😊. Au ravito, il fait trop froid pour attendre. Ils ont un mélange de cranberries, graines de courge et d’amandes… Ouahou, de bonnes calories ! c’est ROYAL !
Je passe le message à la dame du ravito pour dire à JL que je l’attends au soleil.
Je repars et dès que le chemin n’est plus à l’ombre, je laisse partir Michel que je reverrai avec sa femme au 3ème ravito (soit au Km 36~ au lieu des 32.8 annoncés).
Il fait très bon au soleil…
J’en profite pour faire une photo de la montagne et avertir le groupe whatsapp de l’ACB que LE KV est passé
JL arrive. C’était dur la montée. Ça n’est pas un bon jour.
Heureusement, ça redescend un peu 😊 et ensuite beaucoup…
Ils nous font sortir du chemin et couper dans la pente. C’est « rigolo » enfin, pas tant que ça. C’est sacrément raide quand même.
Le balisage est vraiment nickel !
A un moment, nous suivons même les remontées mécaniques. En voyant la pente, elles prennent tout leur sens !
Les 2 prochaines montées sont nettement plus « raisonnables ». Elles se font bien… Ça monte, ça descend. Le paysage est magnifique… la montagne bordée d’un superbe ciel bleu et d’un soleil resplendissant c’est majestueux !
Un bordelais nous rattrape. Il connaît bien le coin car il vient tous les ans voir la famille de sa femme pour les vacances. Il nous raconte le parcours des années précédentes et fait aussi le guide touristique en nous « présentant » le fort de la Turra à côté duquel nous passons juste avant d’avoir une vue plongeante sur le lac du Mont-Cenis. Nous restons quelques minutes à contempler le paysage pendant que lui dévale la pente plutôt raide vers le 2ème ravito.
Ça sera une pause longue pour nous à ce ravito de bord de route. Ensuite, une partie du chemin n’est pas extra. C’est un chemin carrossable caillouteux à souhait.
On fait contre mauvaise fortune bon cœur, car en plus, ça monte…
Mais il y a quelques belles petites surprises un peu plus loin et un paysage toujours au top tout le long. Vous ne trouvez pas ?
La descente est très confortable. J’avance à un bon rythme mais en faisant attention à ma cheville encore sensible (une chute stupide sur une zone en travaux en sortant du boulot). JL n’est pas loin derrière. Je m’arrête puis dès que je le vois, je repars jusqu’à ce qu’à un moment donné où j’ai dû m’arrêter trop tard, il a tardé à se montrer.
Comme il m’a déjà dit au 2ème ravito qu’il voulait arrêter car ça n’allait pas et que là, pour le 3ème c’était la même chose, j’ai décidé de prendre un peu d’avance pour me ravitailler et être prête à son arrivée pour le rebooster. A ce moment-là, je pensais qu’il ne restait que 2-3 kms.
Un peu plus tard, je croise des gens qui m’encouragent et à tout hasard, je leur demande si le ravito est loin (en général, quand on commence à voir du monde, c’est que l’on est plutôt proche !)
La dame m’annonce 4 bons kms jusqu’à la route et encore un bon km jusqu’au ravito.
Je suis littéralement scotchée. Ça veut dire que je me suis trompée sur le plan et que je laisse JL beaucoup plus longtemps que prévu.
Le pragmatisme prend le dessus très vite, je décide de continuer quand même. La descente se fait plus rocailleuse et plus rude. Je croise le bordelais que je pensais loin. Je suis contente de le voir et lui dis que JL veut arrêter au prochain ravito, qu’il faut l’en dissuader. Je ne savais pas alors qu’il allait arrêter lui aussi et donner des informations à JL qui allaient, finalement, le convaincre de ne pas poursuivre.
L’arrivée au 3ème ravito est effectivement de 3 bons kms plus loin qu’annoncé! C’est une barrière horaire pour le Trail noir (76 kms et 4 640m D+).
J’attends 15-20’ et la mort dans l’âme, je repars sans JL et sans savoir s’il allait réellement s’arrêter là.
Michel, le « pseudo » serre-file du trail rouge et vrai serre-file du trail noir est là avec sa femme.
Je donne toutes les indications à sa femme pour reconnaître JL et lui dire de ne pas lâcher… de continuer au moins jusqu’au prochain ravito (la barrière horaire de notre trail rouge) et de m’envoyer un message pour me tenir au courant et l’attendre.
La suite du parcours c’est pas mal de plat avec quelques petites montées / descentes plutôt « confortables » pour la préparation du dessert au 41ème km.
La montée que je redoute.
Un beau 650m de montée avec des % de fou 😰
En effet, il est prévu plusieurs portions à plus de 30% ! Le plus dur pour moi… et je suis toujours sans bâtons.
Je suis extrêmement lente mais je ne lâche rien. Je m’octroie néanmoins des pauses à l’ombre lorsqu’il y a un petit vent frais car la température est plutôt élevée 😉
1ère partie d’une côtepartie 2 de la même côte
La délivrance tarde tant pour la fin de la montée que pour l’arrivée en elle-même. Le mental est mis à rude épreuve. Heureusement qu’il fait beau ! J’engloutis un maximum de ces magnifiques paysages.
Je fais route avec plusieurs gars du trail noir… Tout le monde galère et comme je suis contente de ne pas faire le même itinéraire qu’eux ! Par deux fois, alors que j’allais tout droit, ils devaient bifurquer sur des côtes, respectivement, de 600 et 400m.
Arrive, la dernière descente… Elle n’est vraiment pas simple. J’y vais en marchant pour ne pas que ma cheville me fasse défaut. Certaines portions peuvent quand même être courues… Mais c’est long, très long.
A 55,2 kms, je m’arrête dans le sous-bois. Il n’y a que des ruines. J’ai été vraiment trop lente ! Le village a dépéri ….
Sur ces bêtises, je reprends le chemin car je sais que je suis attendue depuis un moment déjà.
Ça sera 58,78kms à ma montre avec 2957m de D+ et presque 13h15 de course !!! 😱
Et voici qui valait la peine d’arriver, le super cadeau finisher… Un buff Trail EDF Cenis Tour