Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les petits problèmes rencontrés par temps froid sans jamais avoir osé le demander ….
Un petit rappel pour commencer concernant la physiologie de l’organisme en présence de températures froides.
Quand la température ambiante est suffisamment basse pour entraîner une diminution de la température centrale en dessous de 37°C, on observe une vasoconstriction cutanée qui permet d’isoler les tissus périphériques du compartiment central en créant un gradient thermique entre la peau et les viscères profonds (cœur, cerveau, rein). La vasoconstriction s’accompagne d’une hypertension artérielle et d’une augmentation du tonus sympathique (système nerveux autonome) qui se traduit en particulier par une accélération du rythme cardiaque. La vasoconstriction a pour but principal de limiter les pertes d’energie calorifique vers l’extérieur (comme les murs d’une maison que l’on chercherait à isoler).
L’activité cardiaque augmente ainsi que les besoins du cœur en oxygène. La production de chaleur peut dépendre soit de l’augmentation de l’activité musculaire squelettique (frisson thermique ou activité physique volontaire), soit d’un accroissement du métabolisme. Le tissu adipeux et certaines hormones participent à l’augmentation du métabolisme énergétique : les hormones thyroïdiennes, les catécholamines (adrénaline), les glucocorticoïdes, le glucagon. Les hormones thyroïdiennes en particulier interviennent plus dans l’acclimatation au froid que dans la réponse de thermorégulation immédiate.
Pourquoi mes sinus sont ils encombrés pendant la course (ou pourquoi faut il souvent se moucher par temps froid)?
L’air inhalé très froid rentre dans les cavités aériennes sinusales. Les sinus ont une température de fonctionnement proche de celle du corps humain, soit 37°C. L’air froid rentrant dans les sinus, va donc se condenser sur leurs parois entraînant la production de liquide. C’est un phénomène classique de condensation, identique à celui de la buée présente sur quelqu’un portant des lunettes passant de l’extérieur à une pièce chauffée.
Pourquoi je tousse quand il fait froid ?
Lors de températures très froides, l’air inhalé pénètre dans les bronches entraînant leurs vasoconstrictions. En un mot, elles vont diminuer leur diamètre afin de limiter l’inflammation bronchique liée à l’air très froid et surtout d’éviter au maximum l’effet de condensation (décrit ci-dessus). En conséquence de quoi et pour imager mon propos, le poumon va tout faire pour éviter de “se noyer“ dans ses propres sécrétions. Pour rappel, la muqueuse bronchique a un confort de fonctionnement à 37°C !!!!
Grossièrement, voilà comment fonctionne la toux:
- Elle est déclenchée par la stimulation de récepteurs
- Récepteurs d’irritation (stimuli mécaniques (froid, présence de sécrétions, …) et chimiques)au niveau des grosses bronches, trachée, nez, pharynx, larynx
- Récepteurs alvéolaires nociceptifs
- Mécano-récepteurs: plèvre, diaphragme, péricarde
- Elle va entrainer une Inspiration profonde (2.5 L) pré et post-toux
- Elle met en jeu une contraction puissante des muscles expiratoires (abdominaux, intercostaux).
- Expiration explosive (100-160 km/h..)
Lorsque les températures hivernales sont extrêmement froides, l’air inhalé n’a pas le temps d’être complètement réchauffé par les voies nasales et donc l’air arrive très froid au niveau des poumons. Afin de limiter cette toux, l’idéal est de préchauffer l’air extérieur en portant un buff ou une protection nasale crééant une barrière thermique chaude.
Pourquoi mes cuisses ou mon torse devient il rouge pendant ou après mes séances de cap dans le froid?
Le froid entraîne une vasoconstriction réflexe des artères les plus exposées. Et c’est bien la peau qui va en pâtir. Les parties du corps les plus emprises avec le froid et donc les plus exposées aux réactions cutanées de tout genre (marbrures, plaques rouges, …) sont donc le tronc, le visage et les jambes.
Pourquoi ai je l’impression d’avoir les jambes plus dures par temps froid?
Le phénomène décrit ci-dessus s’applique également aux artères vascularisant les muscles, même si ces derniers sont plus en profondeur. Ce qui signifie que la quantité d’oxygène et d’énergie arrivant au muscle est moindre qu’à une température plus chaude. En conséquence de quoi, le coeur va donc de voir battre plus vite pour amener l’oxygène et l’énergie. Mais parfois lorsque les températures sont extrêmement froides, cette adaptation du coeur ne sera pas suffisante et le muscle sera donc en dette d’oxygène et d’énergie provoquant l’impression de contractures voir dans de rares cas de crampes.
En conclusion, couvrez vous et bon run à tous.
Fabrice Bedin, Ostéopathe DO – Saint leu la forêt (95320)